LES LIVRAISONS A DOMICILE CONDUISENT LE BOUCHER JUSQUE CHEZ LE CLIENT

Generez 10% De votre chiffre d’affaires grace a vos activites en ligne

L'e-commerce ne cesse de croître et nous devons donc aussi prendre le train en marche dans le secteur de la boucherie. Allez-vous travailler avec un partenaire externe ou tout faire par vous-même? Pensez-vous facturer un coût supplémentaire ou travailler avec un montant minimum? Un jour de livraison fixe ou non? Avant de pouvoir intégrer la livraison à domicile dans vos activités en tant que boucher, vous devez répondre à de nombreuses questions. Nous nous sommes glissés dans les coulisses de trois boucheries, chacune ayant opté pour une stratégie propre.

LES LIVRAISONS, UNE VALEUR AJOUTEE

Leander van Hollebeke (Boucherie Leander à Aalter): “Les gens ont moins de temps. C'est pourquoi le concept du one-stop-shop est si attrayant. Ils sont demandeurs de qualité, mais n'ont pas le temps de venir chez le boucher qui n'offre pas souvent le confort de stationnement que l'on retrouve près des grandes surfaces. Si le client ne vient plus à nous, nous allons à lui. C'est une question de service.”

Jenzy Heyse (Boucherie Floraume à Merendree): “C’est aussi une bonne chose pour les personnes qui se déplacent moins facilement.”

Dimitri Pikaerts (Boucherie Pikaerts à Keerbergen): “Nous constatons qu'il y a une demande réelle pour des livraisons à domicile. Beaucoup de nos collègues le font et les supermarchés préparent aussi des colis. Nous devons leur emboîter le pas.”

UN SUCCES TRES RAPIDE

Jenzy: “Je voulais un site web pour le magasin et j'ai remarqué que ça ne coûtait pas beaucoup plus cher d'y intégrer une boutique en ligne dans l'immédiat. L'été dernier, j'ai commencé avec des commandes préparées à l'atelier. Tout s'est très bien passé et depuis le mois d'août de cette année, nous livrons aussi à domicile. C'est donc assez récent.”

Dimitri: “Nous travaillons avec un partenaire externe, Beedrop, depuis l'année dernière. En plus d'une petite place sur leur site web, nous avons notre propre site où nous proposons nos produits. C'est presque au point à présent.”

Leander: “Nous voulions développer notre propre boutique en ligne. Cela s'est avéré cher et nous avons opté pour une formule toute faite de Localtomorrow, qui gère Bakkersonline. Personne ne peut deviner que nous travaillons avec une plateforme existante, car la page est intégrée dans le même style que notre site. Le succès ne s'est pas fait attendre. Nous avons commencé par les colis à venir chercher en magasin. Nous avons vite reçu deux à quatre commandes par jour. Puis, l'idée de la livraison à domicile s'est vite imposée et nous avons demandé à notre clientèle si elle était intéressée, ce qui s'est avéré être le cas.”

JOURS DE LIVRAISON FIXES

Dimitri: “Beedrop ne livre qu'un jour par semaine, le mercredi. Pour les clients, juste un jour, c'est peut-être trop peu ou ça ne tombe pas quand ils sont à la maison. Alors, nous livrons par nous-mêmes, lorsqu'on nous le demande. Nous n'avons pas encore de jours fixes pour cela, mais nous trouverons toujours un moment où nous pourrons livrer la commande. On ne peut pas être sur la route toute la journée. Le magasin doit tourner, lui aussi.“

Leander: “Il y a deux ans, nous avons rejoint le concept de Beedrop. Le jour de livraison fixe dans notre région est le mercredi. Entre-temps, nous combinons cela avec les commandes de notre boutique en ligne que nous livrons à domicile les lundis et jeudis. Cela représente à peu près sept livraisons par jour. J’accepte parfois de faire une exception pour les clients réguliers qui demandent à être livrés un autre jour.”

Jenzy: “Je travaille avec des flexi-jobbers qui passent prendre les commandes pour les livrer le lundi et le jeudi entre 18h et 20h.”

 

PARTENAIRE EXTERNE

Dimitri: ”Beedrop est très facile pour nous. Nous recevons une liste des commandes que nous devons préparer et pour le reste, nous ne devons nous occuper de rien. Ils envoient un coursier qui vient chercher et livrer nos produits. Nous fournissons la facture et le client paie le même prix qu'en magasin. Le partenaire externe touche évidemment une commission. Ils nous versent chaque mois le montant dû, moins leur commission. Tout ce que nous avons à faire, c'est découper, emballer et remettre les colis. Les clients peuvent ainsi faire leurs courses chez le boucher, le boulanger, le maraîcher, etc. en une seule fois et localement, sans avoir à se rendre au supermarché.”

Jenzy: “J'ai choisi de ne pas travailler avec un partenaire externe, parce que j'aime avoir le contrôle. Ce que vous faites vous-même, vous le faites mieux et puis, je pense que ça me coûte aussi beaucoup moins cher.”

Leander: “Nous constatons que beaucoup de nos clients Beedrop commandent directement auprès de nous. L'objectif à long terme est de gérer nous-mêmes les livraisons, car avec notre partenaire externe, nous cédons 18% de nos revenus, ce qui est vraiment beaucoup.”

JEUNES ET MOINS JEUNES

Dimitri: “La demande est particulièrement forte chez les personnes âgées et les jeunes ménages qui n'ont pas un horaire de 9 à 17. A Keerbergen, il y a un grand complexe résidentiel pour les personnes âgées. Et nous y avons livré un client. L'information a vite fait le tour de l'immeuble et nous y livrons à présent plusieurs clients en un seul déplacement.”

Leander: “La vieille comme la jeune génération y sont prêtes. Notre boutique en ligne a été conçue de manière à ce que les clients plus âgés puissent aussi s'y retrouver facilement. C'était une condition sine qua non.”

Jenzy: “Chez moi, ce sont surtout des clients entre 25 et 45 ans qui commandent en ligne. C'est avec la jeune génération qu'il faut aller plus loin, il est donc important de parier sur Facebook, les boutiques en ligne et autres, car la prochaine génération ne sera que plus tentée de commander en ligne.”

PLUSIEURS CANAUX DE VENTE

Jenzy: “Les personnes âgées peuvent également commander par téléphone si cela leur semble plus facile, et nous recevons également les commandes par courriel.”

Dimitri: “Les gens commandent principalement par téléphone ou via notre site web, mais de plus en plus passent aussi leur commande sur notre page Facebook.”

Leander: “Je renvoie les personnes qui veulent commander via Facebook, vers le site web.”

COMMANDE MINIMUM OU FRAIS SUPPLEMENTAIRES?

Jenzy: “Nous ne livrons qu'à partir d'une commande de trente euros, mais nous le faisons gratuitement. J'évite de rouler des kilomètres pour livrer un pot d'américain.” Dimitri: “Peut-être devrions-nous envisager une approche différente si la livraison à domicile continue d'augmenter, mais pour l'instant, nous ne facturons pas de supplément. Tant que le client est de Keerbergen. Commander un seul produit, ça n'a aucun sens. Mais, la plupart du temps, nous recevons de grosses commandes, ce qui ne pose aucun problème jusqu'à présent. Le client paie également le même prix qu'en magasin en commandant par Beedrop.”

Leander: “Chez nous, il n'est pas nécessaire que ce soit une grosse commande. Nous demandons toujours 3 euros pour la livraison, quelle que soit la taille de la commande.”

PAIEMENT AVANT OU APRES LIVRAISON?

Jenzy: “Nous facturons après, parce qu'on ne connaît pas le prix exact de 200 grammes de steak à l'avance. Les clients paient donc à l'enlèvement et deux méthodes s'offrent à eux: en espèces ou avec l'application Bancontact.”

Leander: “En ligne, tout est payé d'avance. Le prix est prédéterminé afin que tout soit clair et correct. Lors de la livraison, il suffit juste de déposer le sac et c'est fait. Nous vous remettons toujours le reçu du magasin. Le client peut comparer combien il a payé en ligne et ce que qu'il aurait payé s'il avait fait ses achats en magasin. Cela permet souvent d'économiser 1 ou 2 euros, mais c'est toujours à l'avantage du client. Il est important que les produits ne coûtent pas plus cher en ligne qu'en magasin. Le seul coût que l'on peut facturer selon moi, c'est celui de la livraison.”

QUELLE DISTANCE MAXIMUM?

Leander: “Nous livrons à une échelle vraiment locale, dans un rayon de 10 à 15 kilomètres autour de la boucherie. Mais je pense qu'à l'avenir, nous étendrons ce service à des clients en dehors de la commune d'Aalter.”

Dimitri: “Nous ne livrons que dans notre commune de Keerbergen. Il peut arriver que nous allions un peu plus loin, mais seulement pour une très grosse commande. Le coût du transport doit rester proportionnel à l'achat.”

Jenzy: “Je viens de Machelen, à environ 20 kilomètres de Merendree. Pour la famille et les connaissances, je livrais parfois des colis de viande, c'est comme ça que l'idée a germé de développer ce service. Actuellement, je livre toujours dans ce même rayon de 20 kilomètres à divers endroits de la région.”

INVESTISSEMENT MINIMUM

Leander: “Nous livrons avec une camionnette réfrigérée que nous avions déjà dans le cadre de notre service traiteur. Nous pouvons ainsi garantir la réfrigération des produits livrés. Il n'y a pas eu d'autres investissements. Développer une boutique en ligne peut représenter un certain coût, mais si vous travaillez avec une plateforme existante, ce n'est pas si cher. C'est même un petit investissement, comparé à la valeur ajoutée que vous pouvez en tirer.”

 

Jenzy: “Les clients peuvent commander jusqu'à midi le jour même. Après le temps de midi, j'ai toujours une heure assez calme dans mon magasin. Les vendeuses ont donc le temps de préparer ces commandes. Cela permet de combler les périodes plus creuses. Les heures supplémentaires qui sont ajoutées, sont effectuées par le flexi-jobber. J'ai deux camionnettes dont j'avais besoin, parce que je livre aussi dans les restaurants et autres professionnels de ce genre. Il s'agit d'une voiture réfrigérée et d'une qui utilise des glacières. La chaîne du froid ne doit évidemment pas être interrompue. Le seul véritable investissement que j'ai fait, c'est le lettrage sur ces camionnettes. Mais cela profite aussi au magasin.”

ASSORTIMENT COMPLET?

Jenzy: “Ils peuvent commander environ 80% de mon assortiment sur la boutique en ligne, les produits qui sont toujours disponibles. Les produits saisonniers ne sont pas listés, mais une fois la commande terminée, ils peuvent toujours être commandés en le spécifiant dans le champ réservé aux commentaires.”

Leander: “Grâce au site, les clients peuvent commander les produits classiques: de la fondue au jambon cru, en tranches épaisses ou fines, du simple pot d'américain à la saucisse de campagne. Nous voulons que le client retrouve chez lui ce qui définit le boucher classique. Ce n'est pas une mince affaire de maintenir l'assortiment en ligne à jour.”

Dimitri: “Ils peuvent commander tout ce qui est dans notre boutique et parfois, nous pouvons même leur préparer des plats de traiteur qui ne sont pas en magasin, rien que pour eux.”

ATTIRER DE NOUVEAUX CLIENTS

Dimitri: “En collaborant avec Beedrop, nous attirons également de nouveaux clients. Le site est divisé par région, donc pour nous, ce n'est pas seulement Keerbergen, mais nous recevons aussi des clients des communes qui ne nous connaissaient pas du tout avant.”

Jenzy: “Avec le site, j'attire aussi de nouveaux clients qui aimeraient acheter mes produits, mais qui habitent trop loin. Ce sont des clients que je n'aurais jamais pu servir autrement.”

L’IMPORTANCE DES IMAGES DE QUALITE

Jenzy: “Nous avons pris beaucoup de temps à prendre des belles photos de nos produits, car c'est important qu'elles attirent les clients.”

Leander: “De bonnes photos, c'est essentiel pour la vente d'un produit. Les gens veulent d'abord voir le produit. Nous prenons les photos ici, dans la boucherie, à l'aide d'un rouleau de papier noir. Puis, nous pouvons les éditer via Photoshop. Au début, nous avons plusieurs jours de congé à mettre en scène nos produits et à les photographier. Dès que nous avons un nouveau produit, il est photographié avant d'être présenté en magasin.”

JUSQU’A 10% DE CHIFFRE EN PLUS

Dimitri: “Nous ne faisons pas encore la promotion auprès de nos clients, mais nous constatons qu'il existe une réelle demande et que 10% de nos produits sont vendus dans le cadre de livraisons à domicile.”

Jenzy: “Le nombre de commandes doit encore augmenter. Réparties sur deux jours, je reçois 15 à 20 commandes par semaine. Il ne faut pas vous attendre à plus dans un court laps de temps. Les clients doivent récupérer leur colis. Pour l'instant, la part du chiffre des livraisons à domicile n'est que de 2 à 3%. Si je devais arriver à 10%, je serais très content.”

Leander: “Après deux ans, nous atteignons une moyenne de 10% de nos activités rien qu'avec les commandes en ligne, hors activités traiteur. C'est déjà beaucoup. Néanmoins, il est important de veiller à ce que les clients s'intéressent à nos activités en ligne. Et pour ce faire, nous distribuons des dépliants et comptons sur le bouche-à-oreille.”

FETES DE FIN D’ANNEE

Dimitri: “Maintenant que le site web a été optimisé, nous avons l'intention de faire plus de publicité pour nos livraisons à domicile. Ce sera dans notre dépliant de fin d'année et nous ferons probablement aussi de la publicité sur Facebook à peu près à la même période.”

Jenzy: “Pendant les fêtes de fin d'année, nous sommes déjà assez sous pression, donc j'envisage d'arrêter les commandes en ligne pour cette période. Mais je dois encore bien y réfléchir avant de prendre cette décision.”

Leander: “A la période de Noël, les activités en ligne prendront une autre envergure. L'année passée, pour la première fois, nous avons présenté le dépliant de fin d'année au complet sur le site. Nous avons constaté que plus de 75% de nos commandes de fin d'année ont été passées en ligne. Jamais je n'aurais imaginé que cela prendrait une telle tournure.”

L’AVENIR SE JOUERA EN LIGNE

Leander: “L'avenir sera fait de commandes en ligne. Dans dix ans, un boucher ne pourra prendre ses commandes que par Internet. Vous pouvez déjà considérer cela comme une valeur ajoutée, parce que cette activité est vouée à exploser. Je n'ai pas l'ambition de fermer la boutique et de ne gérer que le travail en ligne. J'aime trop le contact avec le client. Je suis convaincu qu'une boucherie physique restera nécessaire, mais qu'elle peut se tourner davantage vers la vente en ligne que vers la vente en magasin. Les clients aiment avoir un point de contact pour les questions sur les allergènes, le gluten, le lactose, etc.”

Dimitri: “Si un petit groupe demande un service de livraison à domicile, nous nous appliquerons à y répondre, mais ce n'est pas notre intention de fermer les portes et de proposer nos produits sur Internet uniquement.”

Jenzy: “Les produits alimentaires accusent un certain retard en matière de l'e-commerce. Je suis convaincu que cette croissance viendra. Si ce n'est pas dans deux ans, ce sera dans cinq ou dix ans. J'y crois vraiment et je serai heureux de faire partie de cette évolution en ligne quand elle fera sa percée dans notre secteur.”

GÉRER SES LIVRAISONS OU LES CONFIER À UN PARTENAIRE?

Beaucoup de bouchers travaillent avec un partenaire externe. Beedrop est très populaire, parce que l'entreprise propose une plateforme propre aux commerçants locaux. 

Post NL peut être un bon partenaire, parce qu'elle livre plusieurs fois par semaine ou même quotidiennement. En raison de la marge à laquelle ils doivent renoncer, certains bouchers préfèrent prendre les choses en main. Quels sont les avantages et les inconvénients de travailler avec un partenaire externe?

Avantages:

• Le partenaire logistique vous consulte et dispose d’une certaine expérience.
• Vous gagnez du temps, puisque vous devez juste préparer les colis.
• Le client reçoit des produits frais locaux sans devoir se rendre lui-même en magasin.
• Si le partenaire externe propose sa propre plateforme, vous ne devez même pas prévoir l’investissement pour le développement d’une boutique en ligne.
• Vous attirez de nouveaux clients, même des villages voisins.

Inconvénient:

Il y a un inconvénient: si vous travaillez avec un partenaire logistique externe, vous devez payer une commission sur la vente. A vous de décider donc si le confort l'emporte sur les coûts supplémentaires.